L’épisiotomie ? Et si on en parlait ?
S’intéresser à l’épisiotomie, impose de revenir en premier lieu sur des notions anatomiques et fonctionnelles du périnée puisque c’est bien de lui dont il s’agit lorsque l’on fait une épisiotomie. En comprendre ses vraies indications, et l’importance de la « bientraitance » à lui accorder est de nos jours primordiale !
Le périnée du grec Peri Ineo, autour de l’entrée, se situant dans la région sacrée du bassin, ce sacré se rapportant au féminin et toute la dimension qu’on devrait lui reconnaitre, qui nous touche incontestablement tant le geste génère violences rapportées et regards irrespectueux.
Pourquoi une épisiotomie ?
Tout d’abord il est important de préciser qu’elle n’est pas obligatoire, mais il est également nécessaire d’insister sur le fait qu’elle protège des troubles de la continence anale surtout.
Bien pratiquée (sur le côté et latéralement) et bien indiquée, elle vous protègera donc d’un handicap majeur. Ses principales indications étant :
- un périnée court (petite distance entre l’anus et la vulve)
- une présentation conséquente du bébé
- une manœuvre obstétricale (forceps ou spatules)
- un bébé en souffrance
Quels sont les risques et les troubles liées à l’épisiotomie ?
Les troubles de l’épisiotomie sont essentiellement en rapport avec les douleurs occasionnées sur la cicatrice responsable de dysfonctionnement sexuel. Une prise en charge dans le cadre de la rééducation rapide avec des courants antalgiques (contre la douleur) associée à des petits massages que vous ferez vous-même avec une crème appropriée (Rescue Cream), solutionnent très rapidement la gêne.
Une consultation ostéopathique améliorera considérablement les douleurs internes du périnée.
L’épisiotomie n’est pas responsable des troubles de l’incontinence urinaire et c’est la rééducation périnéale qui solutionnera ce trouble.
L’épisiotomie pratiquée (dans les pays anglo-saxons) de manière verticale et médiane réalise un facteur de risque de déchirure anale.
Ou se trouve le périnée et à quoi sert-il ?
Le périnée constitue l’entrée et la sortie dans le monde de chaque bébé. Le périnée est aussi un lieu d’excrétions et de ce que nous sommes capables de retenir (urines, matières et gaz) sans oublier son rôle essentiel dans la statique pelvienne (soutien des organes)
Le périnée est un muscle dont la tonification varie chez chacune d’entre nous, n’étant pas toutes pourvues du même héritage musculaire
La pratique sportive, et la profession (port de charges lourdes, station debout prolongée) induisent des pressions sur le périnée pouvant être responsables de troubles, avant même d’avoir un bébé.
Comment le protéger quand bébé arrive ?
Sa protection maximale est en lien avec un accouchement physiologique : position ajustée où les sensations (sans péridurale) ne permettent pas une posture imposée (position gynécologique classique)
Une naissance est par essence dynamique, le bébé descendant et se présentant sur le périnée physiologiquement « ramolli » par l’influence hormonale de la grossesse, lui permettant alors de mieux glisser dessus. Il effectue des rotations pour présenter sa présentation au maximum de sa flexion, sollicitant le col et au moment ultime de la naissance, le périnée.
Se projetant dans le sens de la gravité, la position de la maman sera à considérer pour assurer au maximum la protection du périnée, sa protection maximale se situant en position accroupie, latéralisée, à quatre pattes ou allongée, les genoux étant au maximum remontés sur la poitrine.
Le souffle expiratoire (le cri, les sons) agissant sur la contraction des muscles abdominaux transverses va naturellement « faire sortir le bébé » avec un périnée des plus assoupli.
Mes conseils
Anticipez ! Allez chercher l’information et les réponses à vos interrogations avant la naissance de votre bébé en privilégiant une préparation physiologique pour la mettre à profit le jour J, sans sous estimez vos faiblesses.
Trouvez le rééducateur (sage-femme ou kinésithérapeute) spécialisé dans cette approche, étant capable de vous rencontrer rapidement après la naissance pour vous examiner avec précaution, vous rassurer et surtout vous écouter. Votre prise en charge périnéale doit être globale, tant sur le plan de la douleur, que de la continence et de la statique pelvienne.
Sachez qu’une césarienne ne dispense pas d’une rééducation, le poids du bébé ayant sollicité votre périnée pendant 9 mois et que les troubles de la continence de la grossesse ne persisteront pas forcément après (ils sont essentiellement dus à l’influence hormonale induisant physiologiquement l’assouplissement du périnée nécessaire à la descente du bébé)