Même les papas dépriment..
Nous connaissons bien la dépression du post partum chez les jeunes mamans, mais qu’en est-il des papas ? Estimons-nous suffisamment leur bien-être, leur ressenti ? Comme les futures ou jeunes mamans, les papas peuvent vivre dans la période précédant l’arrivée de leur bébé et longtemps après une dépression.
DES CHIFFRES
Selon une étude dirigée par l’université de Western Sydney, elle toucherait 13 % des pères. Les hommes devenant pères aux alentours de 25 ans ont 68 % de risques supplémentaires de connaître cette forme de dépression que les jeunes pères de 36 ans et plus. Si elle s’associe à celle de la jeune maman, elle toucherait alors 50 % des pères.
C’est bien donc une réalité qu’il serait temps de ne pas sous-estimée.
COMMENT LA RECONNAÎTRE
Changement radical de vie dès le retour à la maison avec des nuits hachées et de nouvelles responsabilités. Durant les 11 Jours de congé paternité, les jeunes pères s’impliquent aux côtés de la maman et du bébé d’une manière parfaitement dévouée. Ils n’ont pas le temps de s’attarder sur leurs propres émotions, leur propre fatigue, parfois leur difficulté à se sentir franchement à l’aise ave ce bébé, peut être même l’aimer ou tout au contraire l’aimer trop.
La dépression et ses signes apparaissent généralement entre 3 et 6 mois après la naissance du bébé, avec une humeur irritable, une perte de patience et une soudaine agressivité. Il n’est pas rare que le père s’isole, se renferme sur lui-même, jusqu’à fuir la maison au moindre prétexte. Eprouver un manque d’entrain, une perte d’appétit et un fort sentiment de culpabilité font également partie des signes qui doivent alerter.
SES PRINCIPALES CAUSES
Nous avons tendance à associer uniquement le baby blues ou la difficulté la mère. Nous en connaissons presque parfaitement les causes (hormonales, bouleversement émotionnel, fatigue, événements familiaux, remaniement psychique) mais ne pourraient-elles pas tout autant être rattachées au père ?
Un jeune père n’est pas épargné du bouleversement émotionnel et d’une remise en question face aux responsabilités. Face à ce bébé qui désorganise le schéma familial, la gestion de la vie quotidienne devient difficile à gérer et le mode d’emploi à chercher et à découvrir peut s’avérer compliqué.
Les émotions éprouvées autour des nouveaux sentiments, le stress lié à certains évènements qui ont pu se produire à la naissance accentuent la fatigue.
Le lien avec sa propre histoire et le remaniement psychique obligatoire, explique également la difficulté éprouvée
QUE FAIRE ?
L’anxiété, les peurs à anticiper et à exprimer dans la période prénatale les rapprochant de la normalité devraient permettre aux pères, dès l’apparition des signes après la naissance, de ne pas s’enfoncer dans cette dépression.
Lever le tabou autour de leurs sentiments, les autorisant à s’exprimer et à éprouver naturellement leur difficulté dans cette période cruciale de leur vie, devrait permettre de prévenir ce mal être auquel nous portons trop peu d’attention.
Provoquer la discussion tout d’abord dans un cadre familial, lorsque l’on se retrouve à 2, pour permettre que les peurs et angoisses émergent, constitue une première étape. Il sera peut être nécessaire ensuite de s’orienter vers des organisations plus spécialisées, et des conseils à prendre auprès d’un médecin ou d’un psychologue.
MES CONSEILS
Tout est une question d’anticipation à appréhender avant la naissance face à des professionnels devant autoriser la parole dans ce sens : expression de l’anxiété, des angoisses, des sentiments et des peurs liés à la venue du bébé.
Prendre soin de sa petite femme, de son bébé c’est bien, prendre soin de soi fait aussi partie de la meilleure des prescriptions à avoir pour que toute la famille en profite. Veillez à votre bien être et consultez au moindre doute. Si revenir ou repensez à votre propre relation à votre père vous parait douloureuse ou compliqué, parlez-en et consultez.
La dépression post natale paternelle est bel et bien réelle. Etre dépassé par ses émotions et son nouveau rôle de papa n’a rien d’anormal et de déshonorant. Osez-vous confier sans tabou ! Vous êtes 2 dans cette « galère », en tout cas soyez assuré que vous n’êtes pas et plus tout seul 😊